Quelle idée farfelue que de vouloir construire des réacteurs au bord de la mer !

La construction de deux EPR à Penly ne justifie ni une refonte de la loi littorale ni une atteinte de plus à un milieu sensible

Guillaume Blavette

7/11/202216 min read

EDF et l’Etat, drapés dans leur infaillibilité atomique, sont persuadés que la relance de la filière nucléaire sera plus facile en bord de mer. Rien n’est moins sûr… et cela pour deux raisons principales.

Tout d’abord se distingue une raison environnementale. Dans un contexte global de changement climatique, les littoraux ne sont pas les milieux les plus propice à la construction de vastes installations[1]. C’est particulièrement le cas en Normandie[2]. L’érosion côtière[3] et les phénomènes hydrogéologiques qu’elle alimente[4] complique très nettement la robustesse des sites nucléaires et surtout la disponibilité de la source froide en toute circonstance. Quoi qu’en pensent les thuriféraires de l’atome, il n’est pas si facile de construire puis d’exploiter un réacteur en bord de mer… suffit pour s’en convaincre de regarder les déboires d’EDF à Flamanville comme à Hinkley Point.

Ensuite se pose une question d’ordre réglementaire et même législatif. En effet, en France existe une Loi littorale qui est sensée protéger ce milieu pour le moins sensible. Ainsi n’est-il pas possible de faire n’importe quoi de par d’autres du trait de côtes surtout quand on se situe à proximité d’espaces protégés terrestres et marins comme c’est le cas à Penly[5]. La protection des espèces et des milieux comme celle des falaises qui reculent sans cesse plus vite au Nord de la Seine-Maritime impliquent de respecter ce cadre juridique aussi imparfait soit-il.

Mais l’on sait que la filière nucléaire ne s’encombre guère de réserves de ce genre. C’est à l’environnement de s’adapter à sa volonté de puissance et de subir ses impacts quotidiens…

Il est donc à craindre que la construction d’une paire d’EPR2 sur le site du CNPE de Penly amène au mieux une dérogation de plus à la loi du 3 janvier 1986 voire entraine une nouvelle refonte de ce texte après les nombreux coups de canifs subis depuis le début du siècle.

Non seulement on ne saurait admettre qu’EDF fut-elle renationalisée[6] bénéficie d’un tel privilège, mais surtout ce serait un précédent qui ruine la lente élaboration d’une stratégie nationale de protection du littoral et des milieux marins[7]. La production de quelques MWh, au demeurant difficile en bord de mer, n’est pas un motif suffisant pour justifier la construction d’installations si chères, si dangereuses et surtout inutiles au regard du potentiel énorme que représentent les énergies marine renouvelables[8].

Regardons de plus près ce qu’il en est. Après un rapide retour sur la si nécessaire loi littorale nous regarderons pourquoi il convient d’écarter l’opportunité de construire deux EPR sur le littoral cauchois.

La loi n°86-2 du 3 janvier 1986 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral dite loi littoral[9] a pour objectif de concilier le développement des activités humaines sur les zones littorales et la préservation du paysage et des écosystèmes marins (articles L.121-1 et suivants du Code de l’urbanisme et articles L.321-1 et suivants du Code de l’environnement).

Comme on le voit, la loi était dans les esprits avant d’être gravée dans le marbre parlementaire. Elle est dans ses principes, l’expression d’un équilibre revendiqué entre la protection et l’aménagement, même si dans l’article 1, le législateur propose une sorte de hiérarchie en plaçant la protection des équilibres biologiques et écologiques avant la préservation et le développement des activités économiques liées à la proximité de l’eau. D’aucuns pouvaient y lire une orientation vers la protection de la nature littorale qui était bien dans l’air du temps (la montée des problématiques environnementales) et, partant de cette lecture, profiter des ambiguïtés du texte pour faire avancer la protection au détriment du développement. C’était aller au conflit en bien des endroits et peut-être était-ce là l’esprit de la loi tel que ceux qui la pensèrent – pas nécessairement les élus – entendaient qu’elle amène les littoraux français vers plus de développement « durable », un concept qui émerge alors avec le célèbre rapport de Gro Harlem Brundtland, « Our commun future » qui sera publié en 1987[10].

La loi prévoit ainsi un ensemble de dispositions visant à protéger des espaces remarquables ou caractéristiques et des milieux nécessaires au maintien des équilibres biologiques[11]. Leur liste est fixée par décret. Il s’agit pour l’essentiel de dunes, landes côtières, plages et lidos, forêts et zones boisées côtières, îlots inhabités, parties naturelles des estuaires, etc.

Chacun peut imaginer que les élus locaux et les intérêts économiques n’ont eu de cesse de revendiquer l’assouplissement de cette loi considérée comme trop contraignante[12] ignorant les avancées qu’elle a amenées en matière de protection de l’environnement… même si elle n’a empêché ni l’arrivée massive de populations ni le déclin de certaines activités liées à la mer[13].

Les années 2000 marquent un tournant dans l’urbanisme local et l’aménagement du territoire. La décentralisation, entrée dans une nouvelle phase, a profondément modifié les conditions de gouvernance. Désormais, c’est aux communes de définir, seules, leur projet de territoire à travers les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT). Et si la loi Littoral s’impose encore à ces documents, c’est aux édiles et non plus à l’État d’en faire la lecture.

Dans ce contexte, les bilans d’experts sur l’application de la loi Littoral sont moins importants que le ressenti des élus locaux. Leurs critiques doivent être nuancées mais elles posent la question de l’influence de la protection environnementale sur la dynamique socio-économique des territoires. Si le texte de la loi Littoral n’a pas été vraiment modifié, en revanche l’apparition des SCOT a sensiblement modifié son application. Déjà, dans la première génération de documents d’urbanisme, on observe un reflux de ses périmètres de protection[14].

La loi n’a donc cessé d’être détricotée discrètement au fil des années. En 2004, un décret a élargi et listé précisément les aménagements légers autorisés dans les espaces naturels remarquables (pistes cyclables, postes de secours, sanitaires, aires de stationnement non bitumées, aménagements agricoles de moins de 50 m2, aménagements conchylicoles, etc.). En 2005, la loi Développement des Territoires Ruraux a permis aux constructions agricoles de déroger au principe d’urbanisation en continuité des agglomérations et villages existants, mais sous réserve de conditions strictes (installations classées, incompatibilité avec le voisinage, uniquement hors des espaces proches du rivage, respect de l’environnement et des paysages, accord préfectoral requis). Si les SCOT doivent respecter la loi Littoral, les élus locaux y font leur propre lecture du texte et peuvent la moduler en fonction des contingences locales et des projets de territoire.

Somme toute depuis le début du siècle, l’Etat a considérablement renforcé son contrôle sur le domaine public maritime, il est de moins en moins présent sur le champ de la planification urbaine et de l’aménagement du territoire. Il a même renoncé à une politique ambitieuse de protection de la nature et de l’environnement des espaces littoraux :

− Les Schémas de Mise en Valeur de la Mer (SMVM), qui datent de 1986, devaient permettre de moduler l’application de la loi Littoral. Ils ont été massivement refusés par les communes car leur élaboration était placée sous la responsabilité de l’État. Trois seulement ont vu le jour en Atlantique (golfe du Morbihan, baie du Trégor, Bassin d’Arcachon), et un seul en Méditerranée (étang de Thau). Ils vont être remplacés par les chapitres individualisés du SCOT valant SMVM, élaborés par les édiles.

− Les Directives Territoriales d’Aménagement (DTA) devaient faire valoir la vision et les priorités de l’État sur des territoires complexes à forts enjeux économiques et environnementaux[15]. Elles devaient aussi permettre un ajustement de la loi Littoral aux projets de territoire. Seules quatre expériences, longues et peu convaincantes, ont été menées sur les littoraux (Alpes-Maritimes, Bouches-du‑Rhône, Baie de Seine, Estuaire de la Loire)(Daligaux, 2003)[16].

Ceci est tout particulièrement observable sur notre territoire avec la directive territoriale d’aménagement (DTA) de l’estuaire de la Seine[17] qui n’a aucunement protégé l’estuaire[18] offrant aux ports des possibilités d’extension sans limites au titre de l’attractivité et du développement économique[19]… aux dépends des espaces naturels comme l’avaient prédit les écologistes en 1996[20].

Anthropisation du littoral en Seine Maritime

Dès 2013, on pouvait considérer que la DTA n’avait rien réglé et encore moins régulé[21]. Ainsi l’un des défis majeurs auxquels notre littoral est exposé n’a fait que s’accroitre[22]. Le trait de côte recule ici à une vitesse toujours plus grande[23]. Quatre communes de Seine-Maritime ont été identifiées en mai dernier comme prioritaires face à la menace de l'érosion côtière[24]. Des études sont engagées[25]… alors que chacun connaît les raisons de la disparition des falaises.

En effet notre littorale est exposé à une diminution tendancielle du stock de galets en pied de falaise alors que l’ensablement de l’estran est toujours plus grand. « La digitalisation des surfaces ensablées depuis 1966 met en évidence une tendance globale à un ensablement important et constant de la zone intertidale, confirmant les résultats des premiers travaux sur ce phénomène (Costa, 1997 ; Guerrero, 2008) (fig. 8). L’évolution des surfaces indique ainsi une arrivée massive de sables, passant de 2,20 km2 en 1966 à plus du double en 2013 (4,95 km2). La courbe de l’évolution des surfaces ensablées traduit donc une tendance à l’accélération importante et progressive de l’ensablement[26]. » Les aménagements de l’estuaire et les opérations de dragage en Seine contribuent nettement à ce phénomène. Mais ce n’en est pas la seule dynamique[27]. On observe en particulier des transferts sédimentaires depuis les fonds subtidaux vers l’estran, sous l’action combinée de la marée, de la houle et des tempêtes et des caractéristiques de la plateforme d’érosion marine.

Reste à connaître les causes de ce phénomène somme toute récent. Selon certaines hypothèses nous serions en présence d’une conséquence de l’anthropisation croissante du littoral. L’ensablement compenserait aux pieds des falaises de Caux la diminution du stock de galet au fil des cinquante années qui vienne de s’écouler.

Une étude réalisée à Criel-sur-Mer confirme cette hypothèse. « Les galets ne constituent plus un cordon de défense suffisant sur la plage. Non seulement ils ont été exploités comme matériaux jusqu'à 1972, mais le tarissement de la source liée au transit littoral est maintenant quasi-complet : l'apport annuel serait de l'ordre de 1 000 à 1 500 m3/an alors que la capacité de transport par les houles atteint 20 000 m3/an. L'équilibre ancien correspondait à un transit continu de galets entre le cap d'Antifer et la baie de Somme, les aménagements portuaires et les défenses littorales édifiées sur les plages ont réduit pour Criel la zone de production au secteur compris entre Penly et l'Yères[28]. » Le sable jusque là couvert par les galets circulerait en mer pour venir s’accumuler sur le littoral non sans exposé les installations humaines à des ensablement croissant et donc à des opérations de dragages de plus en plus fréquentes[29].

Le cas de Penly

Le secteur de Penly est particulièrement exposé à ce phénomène comme le montre un article datant de 2005[30]. Entre 1989 et 2000 la couverture sableuse dans ce secteur passe de 59 % en 1988-1989 à 72 % en 2000, soit de 31 à 38 km2. 

Pour les auteurs, l’ensablement est un phénomène contemporain. « L’extension de la zone à mégarides, et donc l’augmentation du stock de sable mobilisable doivent être liées aux conditions d’apports sédimentaires d’origine externe (apports de sables moyens de l’amont), et/ou interne (migration vers la surface des sables moyens imbriqués dans les sédiments plus grossiers). » Le creusement du port d’Antifer et les clapages qu’il a entrainés ne sont pas étrangers à cet ensablement. Mais la cause serait du à l’impact de tempêtes induisant une migration progressive vers la surface des sables moyens imbriqués dans les formations grossières dans un contexte d’appauvrissement général du stock de sédiments grossiers.

Une étude réalisée par l’IFREMER en 2014 pour le compte du CNPE de Penly donne à voir un ensablement général de ce secteur marin à l’Est de Dieppe[31]. Elle confirme l’impact des clapages en mer de sédiments portuaires mais surtout des prélèvements de granulats… le sable étant venu combler les dépressions causées par l’exploitation des fonds marins. Et comme on pouvait s’y attendre le sable accumulé migre vers la zone intertidale.

Très concrètement entre 1981 et 1993, sur une superficie d’environ 0,75 km2, près de 300 000 m3 de sable se sont accumulés contre la jetée ouest de la centrale EDF de Penly (implantée en 1981), soit un apport moyen annuel de 25 000 m3. Non seulement la construction des jetées du chenal de prise d’eau de la centrale de Penly (500 m de long), au nord-est de la plage, a rompu le transit d’estran et accentué la superficie de la zone d’abri, mais à l’ouest du chenal se forme un courant de retour (vortex, matérialisé par les sédiments remis en suspension) lors du jusant ou des houles de secteur nord, accentuant la sédimentation. Les ouvrages externes de la centrale bloquent les sables en amont (plage Saint-Martin et petits fonds marins). Cette influence des ouvrages externes est très visible à basse mer, sous la forme d'un important estran sableux, totalement inexistant sous sa forme actuelle jusqu'au milieu des années 80….

En 2018, le CNPE de Penly se trouve contraint de mettre en œuvre une vaste opération de la plage de Saint-Martin[32] de manière à atténuer l’ensablement du chenal d’amené qui menace la source froide des réacteurs[33]. Les opérations ont commencé en juillet[34] et se sont poursuivies jusqu’à l’automne[35]. Non seulement tout cela s’est fait aux dépends de la biodiversité, EDF ayant été contraint de demander une dérogation au titre de la destruction d’un milieu sensible[36], mais la solution proposée ne traite aucunement le problème à la source. EDF se contente de traiter une accumulation passée de sédiments sans chercher aucunement à protéger durablement ses installations.

Des risques marins croissant

Le site de Penly est décidément très sensible aux évolutions du littoral. L’ensablement inexorable du chenal n’est pour autant la seule fragilité de cette centrale. Construite sur un polder il y a 40 ans, Penly est particulièrement exposée aux caprices de Neptune… quoi qu’en dise l’exploitant :

Les ouvrages de prises d’eau, implantés à l’ouest en bordure de la plateforme à +12,00m NGF, comportant un chenal protégé par des digues et amortissant la houle, permettent d’amener l’eau de mer de refroidissement aux stations de pompage quel que soit le niveau de marnage[37].

En effet cette présentation est toute théorique. Les données de références choisies par EDF sont non seulement obsolètes mais surtout incorrectes comme l’explique un récent article publié par Le Monde[38]. Très concrètement à Penly, EDF considère encore à partir de données pour le moins anciennes du Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (2001) que la pleine mer s’élève jusqu’à 5,54 m reconnaissant tout au plus une surcote millénale de 1,4 m et donc une Cote majorée de sureté 7,74 m NGF.

Voilà une bien curieuse manière d’intégrer le retour d’expérience de la submersion de la centrale du Blayais en 1999… au vu des évolutions observables sur le territoire. Le 4 juin 2022, Dieppe toute proche était sous les eaux à la faveur de violents orages « hors dimensionnement »[39]. Rien de très étonnant au vu des cartes établies par les services de l’Etat[40] et surtout des dernières études en date [41]… réalité qu’EDF reconnait du bout des doigts :

« En conclusion, une analyse de sensibilité à crue marine augmentée montre qu’elle serait susceptible d’entraîner une perte totale de la source froide de sûreté des tranches 1 et 2 compte tenu du niveau d’élévation actuel de la protection volumétrique côté mer (8,32 m NGF N). » (p. 35/43)

Le scénario de perte de la source froide des tranches 1 et 2 de Penly ne peut donc être écarté au regard des marges existantes. De l’aveu même d’EDF, « La protection volumétrique a fait l’objet d’une vérification d’étanchéité jusqu’au niveau 8,32 m NGF N. » Au‐dessus de ce niveau, le risque d’infiltration d’eau dans les salles SEC des 2 voies est avéré. Il l’est aussi au niveau de la salle des machines… surtout si deux nouvelles tranches venaient à être construites :

« De plus, les salles des machines des tranches 1 et 2, reliées par des galeries mécaniques aux stations de pompage, sont inondables en cas de crue par inondation des fouilles des futures tranches 3&4. En effet, les salles des machines sont reliées aux fouilles par les galeries inter tranche. » (p. 17/43)

La belle digue de la centrale ne protège donc guère les installations exposées à une submersion par le chenal et les nombreuses galeries qui y débouchent. Non seulement, rien ne justifie que cette digue tienne face aux coups de boutoir de Neptune au fil des cinquante prochaines années, mais surtout EDF minore gravement un phénomène bien connu, à savoir les effets du marnage sur la nappe littoral[42] (p. 20/43).

Pour le dire très crument, Penly est une centrale qui a en permanence les pieds dans l’eau[43]. Les eaux souterraines se déplacent en effet au gré des marées augmentant le cas échéant les submersions[44]. A Penly, la pollution de la nappe par du tritium jugée en septembre 2014 illustre parfaitement la fragilité des installations[45]. Des défauts d’étanchéité du radier[46] peuvent expliquer la contamination de la nappe par des produits de fission suite à l’accident du 5 avril 2012[47]. L’ASN a constaté en effet pas moins de 27 défauts d’étanchéité des puisards du bâtiment réacteur… qui ne seront complétement corrigés qu’à l’occasion de la deuxième visite décennale en 2021.

Nous sommes en présence ici d’un problème notoire de corrosion. Rien de très étonnant pour une centrale du littoral mais problème qui prend ici une toute dimension puisque l’intégrité de la 3e barrière de confinement est en cause dans la mesure où les cuvelages des puisards sont en permanence au contact de l’eau et se dégradent à son contact sur la durée. La rouille ne se limite pas ici aux « parties non-nucléaires » de l’installation mais ronge les métaux au cœur même du bâtiment réacteur… preuve s’il en est que les protections volumétriques et les exutoires mis en œuvre par l’exploitant ne suffisent aucunement à protéger les réacteurs !

Fragilité du site qui n’en est que d’autant plus grande que Penly comme ses consœurs est exposée à des colmatages des prises d’eau comme des circuits de maitrise des eaux résiduelles. Si le chenal est exposé à un envasement chronique, d’autres phénomènes sont à l’œuvre. Des matières charriées par la mer viennent perturber prélèvement et écoulements. En effet les poissons et les centrales ne s’aiment pas d’amour tendre comme on l’a vu à Paluel en 2021[48] et ailleurs depuis toujours…

Conclusion provisoire

Décidément l’exploitation des centrales nucléaires sur le littoral n’est pas chose aisée. Si la mer apporte une source froide quasi infinie, le refroidissement n’est pas si évident[49] surtout dans un contexte de changement climatique qui amène à revoir les prévisions de production d’électricité[50]. Les difficultés d’exploitation sont accrues par l’influence du milieu marin sur les installations et les équipements. Plus qu’ailleurs la corrosion ronge les centrales jusqu’au cœur du bâtiment réacteur alors que les bétons exposés aux embruns connaissent eux aussi des dégradations fragilisant l’ensemble des installations. Ces différents problèmes se cumulant, force est de reconnaître que la maintenance et l’entretien de ces réacteurs littoraux est loin d’être évidente. Elle s’avère plus onéreuse qu’ailleurs alors que manifestement l’industrie nucléaire n’est plus en capacité de garantir conformité et robustesse du génie civile comme des équipements….

Tout cela sans parler des rejets, impacts et autres fuites qui rappellent que si les centrales ne sont pas bonnes pour le climat, elles le sont encore moins pour l'environnement !

Notes et commentaires

[1] https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/174000730.pdf

[2] https://reporterre.net/La-Normandie-va-etre-bousculee-par-le-rechauffement-climatique

[3] https://www.journalgeneraldeleurope.org/article_dossier/erosion-littoral-phenomene-mondial/

[4] https://www.geosoc.fr/publication/geologues/notes-de-lecture/297-evolution-morpho-sedimentaire-du-domaine-littoral-et-marin-de-la-seine-maritime.html

[5] http://littoral-normand.n2000.fr/les-sites-littoraux-normands/zsc-littoral-cauchois ; https://www.observatoire-biodiversite-hdf.fr/publications/les-aires-marines-protegees-des-hauts-de-france

[6] https://www.la-croix.com/Economie/Renationalisation-dEDF-prochain-PDG-sera-nomme-facon-anticipee-2022-07-07-1201223870

[7] https://www.mer.gouv.fr/strategie-nationale-pour-la-mer-et-le-littoral#:~:text=Le%20cadre%20de%20la%20strat%C3%A9gie,du%20littoral%20et%20la%20connaissance.

[8] https://www.ecologie.gouv.fr/energies-marines-renouvelables-0#:~:text=Les%20%C3%A9nergies%20marines%20renouvelables%20comprennent,les%20eaux%20froides%20en%20profondeur.

[9] https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000317531/

[10] Miossec, A. (2015). Trente ans après, que retenir de la loi littorale ? Pour, 227, 11-21. https://doi.org/10.3917/pour.227.0011

[11] https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/amenager-et-preserver-le-littoral

[12] https://www.senat.fr/notice-rapport/2013/r13-297-notice.html ; https://www.senat.fr/rap/r13-297/r13-297-syn.pdf 

[13] https://www.vie-publique.fr/rapport/29421-bilan-de-la-loi-littoral-et-des-mesures-en-faveur-du-littoral

[14] Jacques Daligaux et Paul Minvielle (2010), De la loi Littoral à la Gestion Intégrée des Zones Côtières, Regard critique sur vingt ans d’urbanisation des littoraux méditerranéens français, Rivages méditerranéens, 115, 55-67, https://journals.openedition.org/mediterranee/5122?lang=fr

[15] http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/directive-territoriale-d-amenagement-dta

[16] Ibidem.

[17] https://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr/la-directive-territoriale-d-amenagement-dta-de-l-r338.html

[18] http://docs.gip-ecofor.org/libre/AESN_2004.pdf

[19] https://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ResumeDTA_8pagesA4_cle5cc4d6.pdf

[20] https://www.lesechos.fr/1996/12/economie-et-ecologie-saffrontent-dans-lestuaire-de-la-seine-846697

[21] https://p7.storage.canalblog.com/73/67/20815/100489856.pdf

[22] https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/erosion-du-littoral-deux-falaises-se-decrochent-en-quelques-jours-pres-d-etretat_4901977.html

[23] https://www.seine-maritime.gouv.fr/content/download/40596/269619/file/Plaquette%20Le%20trait%20de%20c%C3%B4te%20en%20Seine-Maritime.pdf

[24] https://www.francebleu.fr/infos/environnement/seine-maritime-quatre-communes-identifiees-comme-prioritaires-face-a-la-menace-de-l-erosion-cotiere-1652462237

[25] https://www.cerema.fr/fr/projets/recul-du-trait-cote-identification-enjeux-littoral-seine

[26] https://journals.openedition.org/geomorphologie/15684

[27] https://www.theses.fr/1997PA010522

[28] LE REAMENAGEMENT DU LITTORAL HAUT-NORMAND A CRIEL-SUR-MER (SEINE MARITIME), L. R LAFOND

[29] https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02283713

[30] https://journals.openedition.org/norois/534#xd_co_f=NTZjMWI5ZjUtMDU1OS00YzBkLWE0MmMtOGZhNWE2MDVmMjNj~

[31] https://archimer.ifremer.fr/doc/00403/51448/52021.pdf

[32] https://actu.fr/normandie/petit-caux_76618/une-operation-denvergure-desensabler-centrale-nucleaire-penly_15382129.html

[33] https://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/Documents/surete/IRSN_rapport_surete_du_parc_2007.pdf p 36-38

[34] https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/dieppe/edf-veut-desensabler-plage-pres-centrale-nucleaire-penly-1517229.html

[35] https://www.paris-normandie.fr/art/actualites/economie/nucleaire--un-vaste-chantier-de-desensablement-autour-de-la-centrale-de-penly-PB14047932

[36] http://documents.projets-environnement.gouv.fr/2021/10/11/107532/107532_FEI.pdf

[37] https://www.asn.fr/sites/rapports-exploitants-ecs/EDF/penly/26/

[38] https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/07/07/le-risque-d-inondation-des-centrales-nucleaires-cotieres-francaises-reevalue_6133866_3244.html

[39] https://actu.fr/normandie/dieppe_76217/les-images-impressionnantes-des-inondations-a-dieppe-apres-l-orage-de-samedi_51465058.html

[40] https://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr/cartes-des-risques-d-inondation-a681.html

[41] https://www.normandie.fr/littoral-normand-le-defi-du-changement-climatique ; https://www.wedemain.fr/respirer/en-normandie-428-communes-menacees-par-la-montee-des-eaux/ ; https://reporterre.net/La-Normandie-va-etre-bousculee-par-le-rechauffement-climatique

[1] https://hal-brgm.archives-ouvertes.fr/hal-01062271/document

[2] https://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/Documents/environnement/IRSN_Rapport-HCTISN_150908_maj131108.pdf, p. 86

[3] https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-zone-cotiere-eaux-souterraines-doublent-risque-inondation-42648/

[4] https://www.sortirdunucleaire.org/Penly-Fuite-de-tritium-a-la

[5] Inspection n° INSSN-CAE-2013-0808 du 25 février 2013 https://actu.fr/societe/seine-maritime-polemique-autour-dune-fuite-radioactive_294761.html

[6] https://fr.calameo.com/read/001574975c4bacd2ad5c2

[7] https://actu.fr/normandie/paluel_76493/en-seine-maritime-un-banc-de-poissons-perturbe-l-activite-de-la-centrale-nucleaire-de-paluel_38848058.html ; https://journaldelenergie.com/nucleaire/nucleaire-poissons-presse-doivent-pas-croiser/

[1] https://www.shf-lhb.org/articles/lhb/pdf/1983/01/lhb1983007.pdf

[2] https://www.concerte.fr/system/files/u12200/2021-03-10-GT_climat_4_nucleaire_v1-min.pdf